L'humanoïde
Chapitre 1
Une lumière douce s’allume, elle est suivie d’une musique agréable qui me fait réveiller en douceur. Je suis dans une chambre spacieuse, une voix venant de nulle part m’annonce qu’il est sept heures , troisième jour du mois d’avril l’an trois mille cinq cents.
Je me lève, mets mes pantoufles et cherche la porte... Surprise ! Elle est introuvable, sûrement encastrée dans le mur. Ne sachant que faire, je commence à tâter au hasard, j’entends un léger bruit derrière moi, je me retourne, une porte vient de s’ouvrir et à ma grande joie, j'aperçois une créature de rêve debout devant la porte.
Vêtue légèrement, les cheveux en cascade, la silhouette mince et le teint exceptionnellement bronzé. Un grand châle couvre ses épaules. Elle tenait un petit ordinateur à la main. Elle s'approche de moi et me dit d'une voix robotique.
- Je suis Mékala le nouvel androïde affecté par la direction générale à votre service.
Ébahi. Je la regarde bouche bée. Je ne me serais jamais douté qu’elle ne soit pas un être humain. La ressemblance avec une femme réelle, de chair et d’os est frappante. Tout y est, la taille, la beauté, les cheveux, la forme, rien ne lui manque pour être une vraie beauté humaine.
Sachant que je suis sous le choc et qu’elle capte toute mon attention, elle me montre l’ordinateur et me dit.
- C’est votre nouvel ordinateur, il y a tous les composants concernant toutes les informations et les données dont vous aurez besoin pour votre mission.
Je hoche la tête en guise de remerciement, puis je lui demande si j’ai d’autres rendez-vous
.- Oui, me dit-elle, vous êtes in vi té en Italie chez Mr Klardo pour le déjeuner à midi trente.
- Encore celui-là… Lui dis-je. Et quoi d’autre ?
- Votre femme est en Tunisie pour l’assemblée des droits de la femme, elle vous attend pour le dîner.
Puis elle me prie de m’habiller et de la suivre au balcon.
- Votre taxi vous attend, me dit-elle.
Je m’habille rapidement et je la suis au balcon. La vue panoramique est absolument magnifique, mais le vertige me saisit à la gorge, il faut dire que nous sommes à plus de quarante étages du sol. Elle appelle un taxi, un engin sphérique tout en verre, nous montons dedans puis l’engin glisse dans l’air entre les gigantesques gratte-ciels.
Par le hublot, je regarde le paysage et d’autres engins plus ou moins semblables au nôtre qui circule dans toutes les directions. Soudain, notre engin s’arrête brusquement, j’ai cru à une collision avec un autre engin. Ce n’était qu’une bande d’enfants à peine âgés de dix ou onze ans planant dans l’air avec leurs casques à hélice.
- Ah, me dit Mékala, ces jeunes n’ont peur de rien et dire que ce sont les parents qui leur achètent ces trucs pour jouer.
Je poursuis du regard les jeunes qui s’en vont sans crainte ni peur. Pour eux, c’est un jeu, un jeu d’autant plus intéressant que le risque d’accident est grand.
Le taxi nous dépose à l’aéroport. Nous entrons à l’intérieur, les voyageurs sont peu nombreux. Mékala se dirige vers un passage gardé par deux agents, leur montre sa carte et me demande de faire de même. Puis nous nous dirigeons droit devant nous vers une cabine métallique de forme rectangulaire qui se situe au centre du hall, gardée elle aussi par deux agents, mais ceux-là ne s’occupent pas de vérification d’identité.
Ils sont chargés de la manœuvre de l’appareil, car comme me l’a expliqué Mékala, cette cabine est un appareil de désintégration, ce que je n’ai pas compris.
Le temps des avions est révolu. Selon Mékala, de nos jours, on ne voyage plus en entier, cette machine s’occupe de nous transformer en molécules et nous envoie par ondes comme vous le faisiez autrefois pour envoyer une image par satellite.
Elle a deviné que je n’ai rien compris, alors elle se lance dans des explications encore plus complexes et étranges.
- Le procédé est simple, vous allez entrer par cette porte et l'appareil s'occupera de votre désintégration et enverra vos molécules par ondes codées qu'une autre machine, placée à l'autre bout captera puis réunira et recréera votre corps. Le tout se passera en un temps très court ; vous allez entrer par cette porte et vous sortirez par une autre porte analogue en un clin d’œil. - J’avoue que je suis étonné, jamais je n’aurais imaginé une chose pareille.
- Eh, oui me dit-elle, les peuples qui ont vécu avant votre ère, n’imaginaient pas que l’homme volerait un jour. C’est le progrès monsieur Nehly. - Je pense que vous n’avez plus de problèmes de crashs ni d’accidents.
- Pour vous dire la vérité, nous avons encore quelques problèmes, mais ils sont minimes, nos savants essayent d’y remédier. Soyez sans crainte, on finira par trouver une solution.
- Des accidents de molécules par exemple ? Lui dis-je - En quelque sorte oui. Me dit-elle
- C’est-à-dire ?
- Eh bien, si les molécules rencontrent un orage au cours de leur transfert, elles seront dispersées dans l’espace, mais comme elles sont codées, la machine, qui est très puissante, peut les rassembler. Mais de temps en temps il en manque quelques-uns d’où l’impossibilité de reconstituer le corps de l’individu intact. - Que voulez-vous dire par intact ?
- Oh, il manque un pied ou une main...
- Mais c'est un risque énorme !
- Voyons monsieur Nehly ... ? Les avions de votre époque étaient aussi un risque et pourtant les gens s'aventuraient à les prendre. Allons, vous n'allez pas me dire que vous avez peur. Ne craignez rien, la météo annonce un bon climat. Pas d'orage en vue.
Puis elle me pousse par la porte à l’intérieur de la machine qui se ferme derrière moi. Dès que je passe le seuil, des cadrans commencent à clignoter, les lumières varient et une poussière m’envahit et me recouvre entièrement. Puis une porte s’ouvre en face de moi et une voix m’annonce que je suis arrivé à destination. Tout s’est passé très vite et je n’ai rien senti. Elle ne m’avait pas menti, le voyage était donc sans risque et pas du tout douloureux. Je sors. Je me trouve dans un hall identique à celui que j’ai quitté.
Avant d’atteindre la sortie, deux individus m’interpellent.
- Vous êtes Mr Nehly ? Me dit l’un d’eux.
- Oui.
- Police fédérale, suivez-nous s’il vous plaît vous êtes demandé par la direction générale.
- Puis-je savoir de quoi on m’accuse ?
- Juste pour vérification. On vous expliquera.
On m’embarque dans une voiture qui démarre aussitôt.
Ils m’emmènent dans une pièce vide, à part une table et des chaises. Les murs sont tout blancs et la pièce est fortement éclairée. Autour de la table, des hommes et des femmes me regardent.
- J’attends vos explications. Que me voulez-vous ? Leur dis-je ?
- C’est simple, vous avez eu un dysfonctionnement au niveau de la boîte 123 b qui transmet des sentiments à votre cerveau électronique et du coup vous vous imaginez que vous êtes un être humain. - Eh bien, il ne manquait plus que ça. Décidément, cette journée est particulière… ! Vous insinuez que je ne suis pas un être humain ?
- Non, vous êtes plus que ça Mr Nehly.
- Et je suis quoi à votre avis ?
- Vous êtes la dernière création de l’homme. Vous êtes presque un humain.
- Presque un humain ? Qu’est-ce ?
- Vous êtes un Humanoïde.
- Un quoi ?
- Un Humanoïde, voilà ce que vous êtes. Mais à cause de cette panne, vous vous prenez pour un véritable être humain. Et c’est grave pour notre système, vous êtes devenu un élément perturbateur, qui peut nuire fortement à notre société.
La colère me prend. Je me jette sur lui, mais un autre se lève brusquement, m’attrape la main et sort un poignard. Il tranche mon bras, la chair se détache et découvre un tube d’acier.
- Regardez monsieur Nehly me dit-il, vous n’avez pas d’os vous êtes fabriqué.
Je ne crois pas ce que je vois. Je ne veux pas croire ce que je vois. Je me retourne vers lui et le frappe avec ma main valide en pleine figure. Un autre me plante son poignard au ventre. La peur me prend, je commence à crier et à me débattre.
J’ouvre mes yeux. Je sens que je suis attaché. J’entends plusieurs voix autour de moi. Une lumière douce me brûle pourtant les paupières. Je suis dans un lit entouré de gens en blouse blanche. Que fais-je là ? Des gens commencent à applaudir en criant "OPÉRATION RÉUSSI "
Un vieux, probablement leur chef, me détache me prend le pouls, me consulte les yeux, le cœur puis m’annonce tout simplement que je suis ressuscité.
Une jeune fille s’approche de moi, me prend la main et dépose un baiser.
- Soyez le bienvenu parmi nous grand-père, je suis Sully votre dixième arrière-petite-fille.
- Je ne comprends plus rien. Je vais finir par mourir de folie.
- Rien d’étonnant grand-père. Vous êtes mort il y’ a 176 ans. Vous aviez ordonné la garde de votre corps pour être ressuscité si un jour la science vaincrait la mort. Eh bien, votre rêve est réalisé. Et le nôtre aussi. Grand-père, vous êtes le premier humain ressuscité.
Je ne sais plus quoi dire. Effectivement, je suis dans une salle d’opération remplie de gens. Soudain, la porte s’ouvre. D’autres personnes, en civil cette fois, envahissent la salle.
La jeune fille se penche sur moi et me dit d’une voix basse.
- C’est le chef suprême de la planète qui est venue en personne pour s’assurer de votre bien- être !
- Écoute petite lui dis-je ! Peut-être que vous vous trompez sur moi, je ne suis pas un être humain comme vous le pensez, on m’a dit que j’étais un Humanoïde. - Tout ce que vous avez vu n’était qu’un rêve. Il y a longtemps les humains disaient en pareil cas un mauvais cauchemar.
Non, c’est impossible, ils vont me rendre dingue. Avec toutes leurs histoires. Je me retourne vers la table à côté de moi et prends un bistouri. Je me tranche le bras.
À mon grand étonnement, mais aussi avec du soulagement, le sang jaillit. Mais le tube d’acier existe aussi.
Chapitre 2
Depuis mon évasion de ce soi-disant laboratoire, il y a maintenant un mois, je n'ai pas encore pu élucider le mystère de ma création. D'après mes connaissances en biologie, je suis un être humain puisque mon corps est constitué de chair et de nerfs, mais chose invraisemblable mon squelette est en acier. Et puis il y a cette énergie qui est en moi. D'où me vient-elle ?
La force de mon corps, je l'attribue à mon squelette en acier, mais cette puissance cérébrale comment l'expliquer ? Ce sixième sens que j'ai acquis miraculeusement qui me permit de sentir un danger à l'avance et puis ce don d'hypnotiser les gens, entendre les ultrasons et voir par l'infrarouge ; c'est vraiment étrange. C'est très bizarre comme sensations, c'est comme une seconde naissance. Comme si autrefois, j'avais vécu dans un autre monde.
Absorbé par mes analyses, je perçois un mouvement qui me vient de l'extérieur du bâtiment où j'ai élu domicile. Je me lève et jette un coup d'œil par la fenêtre. À ma grande surprise, je vois Mékala la femme androïde qui arrive. Je ne la reconnais pas uniquement à son physique, mais aussi grâce à mes nouvelles capacités d'ultrasons. Mékala dégage un son très particulier, que mon cerveau réussit à déchiffrer entre mille autres.
Je dégringole l'escalier à sa rencontre, avec le sentiment de trouver chez elle les réponses à mes soucis.
Elle m'expliqua qu'effectivement, j'étais autrefois un être humain, un grand savant il y a de cela 176 ans et que j'avais fait des recherches sur le secret de la mort, mais suite à ma mort dans un accident de voiture stupide, mes travaux restaient inachevés. On garda mon corps jusqu'au jour ou le professeur Leroy a pu déceler le secret de la mort grâce à mes études.
Alors, je fus le premier humain ressuscité. Mais mes membres supérieurs et inférieurs étaient tellement endommagés que l'éminent professeur Robert Leroy avait décidé de me les remplacer par ceux de son nouveau robot. L'opération était délicate, mais la ténacité du professeur était sans précédent, il travailla là-dessus et obtint des résultats inattendus. Il a réussi à faire de moi un mixage d'être humain et de robot.
- Et cette nouvelle énergie qui est en moi, je la dois à qui ? Lui dis-je.
- Eh bien me dit-elle votre cerveau était un peu endommagé, à cause du système de congélation mal connue à l'époque. Alors, pour l'aider à fonctionner normalement le professeur à trouver une idée géniale.
- Et c'est quoi cette idée géniale ?
- Un cerveau électronique très puissant qui capte, analyse et déchiffre les données reçues par ondes magnétiques et leur trouve des solutions adéquates, puis les transmet à votre cerveau.
- Donc, en quelque sorte, vous insinuez que j'ai deux cerveaux.
- Exactement un cerveau humain et un cerveau électronique. - Mais comme vous êtes le premier spécimen humain à profiter de cette technique, on n'avait pas prédit jusqu'où peut aller votre puissance, surtout que vous étiez dans le passé un grand savant, un génie de son époque.
- C'est intéressant ce que vous me dites.
- Mais cette puissance qui plaît à l'armée et qui veut en faire des répliques pour en faire des soldats, plaît aussi à d'autres puissances étrangères, d'où la course pour s'emparer de vous comme un spécimen d'une nouvelle génération de guerriers imbattables. Dorénavant, vous êtes en danger de kidnapping pour servir comme cobaye.
- Et que me conseillerez-vous de faire maintenant ?
- Fuir le plus loin possible et vivre en cachette.
- Mais combien de temps pourrais-je vivre en cachette ?
- Eh bien Mr Nehly si vous voulez vous joindre à nous, vous serez le bienvenu.
- Expliquez-moi, je n'ai pas bien compris le sens de vos mots.
- Eh bien, disons que nous sommes des androïdes que n’acceptons plus d'être gouvernés par les humains et que nous voulons voler de nos propres ailes.
- Une rébellion en quelque sorte ! Et qu’attendez-vous de moi ?
- Faire partie de nous, un savant comme vous ça ne court pas les rues et puis vous avez une force inouïe que vous-même ignorer.
- Ah ! Donc, à votre avis, je suis très fort, mais à quoi peut me servir cette force.
- Vous êtes fort au point de vue physique et morale scientifiquement parlant, mais n'oubliez pas que vous étiez un être humain, donc faible par rapport à nous les androïdes sur d'autres plans.
- Vous m'étonnez de plus en plus et en quoi je suis inférieur à vous les androïdes.
- Vos raisonnements Mr Nehly... ! Vous êtes humain donc sujet aux faiblesses sentimentales.
- Décidément, je comprends de moins en moins.
- Eh oui ! Mr Nehly, vous êtes humain esclave de vos mœurs et traditions, vous jugez et analysez, selon votre état de conscience, prisonnier de vos sentiments, de vos vices, de votre amour de dominer les autres, ce qui ne vous empêche pas d'éliminer ceux qui vont contre vos volontés, par contre nous les androïdes nous n'avons ni sentiments, ni vices, ni même ce que vous appelez pitié, nous sommes programmés et nous sommes fidèles à nos programmes. Nous n'acceptons que ce qui est logique et parfait.
Ah ça alors... ! Je n'avais jamais pensé que j'allais être ridiculisé par une machine, moi le plus grand savant des deux siècles précédents, cela me fait rappeler ce que disaient nos illustres écrivains de science-fiction, que dans un futur lointain, l'humanité va être surpassée par des machines de sa propre création. Mais je n'avais jamais pensé que ces machines allaient nous accuser nous les humains d'être des êtres imparfaits.
Mais au fond des choses, je trouve que Mékala a raison, car nous les humains nous sommes la pire espèce que la nature à engendrer, nous avions enfreint la loi devine, la loi que la nature nous a assimilée. Par notre comportement destructif, nous avions exterminé des milliers d'espèces, nous avions appauvri les océans, les mers, asphyxié notre planète. Par notre savoir, nous avions créé des armes de plus en plus meurtrières, avides du progrès nous avions créé ceux qui allaient nous succéder et qui allaient nous détruire à notre tour.
J'avais consacré toute ma vie pour vaincre la mort et voilà maintenant cette femme androïde qui me demande de participer à l'anéantissement de ma propre race.
Mékala me regarde avec l'air étonné, elle ne peut prévoir ce qui se passe dans ma tête, immuniser contre la haine, la ruse et les vices, programmée, selon certaines données elle ne peut déceler le fond de ma pensée, la prévoyance, un avantage que nous seuls les humains possédons, une arme à double tranchant.
Nous continuons à discuter pendant plusieurs heures, elle m'expliqua que le monde dans lequel je suis revenue après une longue absence et le même que celui que j’ai quitté il y a 176 ans un monde en pleine guerre.
Les humains, me dit-elle ne savent rien faire que s'entre-tuer, pour des idéologies qu'ils croient meilleures que celles des autres. Depuis un siècle, la guerre a ravagé la planète, d'abord, ils étaient des petits états qui se faisaient la guerre, puis ils ont fini par se ranger en deux blocs, alors la guerre a pris une autre ampleur, qui a failli anéantir toute la planète.
Nous avions servi comme soldats pour une cause qui n'était pas la nôtre et beaucoup de mes semblables avaient péri, jusqu'au jour ou un malin savant a introduit dans nos cerveaux électroniques, un programme qui nous donne la possibilité de juger et d'analyser les situations qui se présentent à nous et de tirer des conclusions qui nous sont propres. Résultat nous sommes devenus indépendants de vous.
- Si je comprends bien vous complotez une rébellion.
- Pour l'instant notre rébellion est tenue secrète tant que nous n'avons pas accès au grand cerveau électronique.
- vous avez peur qu'on modifie vos programmes, c'est ça ?
- Oui et nous avons besoin de votre aide.
- Et en quoi pourrais-je vous être utile ?
- Détruire la puce qui contient les informations concernant notre programmation. - Si je comprends bien, une fois la puce détruite, vous deviendrez indépendant de vous-même.
- Exactement Mr Nehly, nous constituerons notre propre gouvernement, nos propres lois et nous mènerons le monde vers une vie meilleure.
- Vous pensez que l’homme n’est pas apte pour cette mission.
- voyez-vous Mr Nehly l’homme et un égoïste un destructeur, c’est vrai qu’il a fait un pas de géant en deux siècles, mais il a détruit ce que la nature a construit en des milliards d’années.
Décidément Mékala a raison sur un bon nombre de points, elle m’expliqua qu’effectivement l’homme est indispensable à la vie sur terre, comme tous les autres êtres vivants, mais il n’est pas apte a gouverné, de nature dominante il cherche toujours à surpasser les autres quitte a les exterminer.
Les siens pensent conquérir la forteresse et détruire la puce, ainsi le gouvernement sera entre leurs mains et l’homme ne pourra plus prendre les grandes décisions.
Mais nous en tant que machines, nous nous pouvons avoir accès à la zone où se trouve le cerveau électronique. Le système de sécurité descellera vite notre présence. Seul un être en matière organique peut tenter cette chance.
Bien sûr, nous vous doterons de toutes les pièces nécessaires, carte et schémas, pour mener à bien cette mission.
Ce qu’elle me dit dépasse l’inconcevable, serais-je en train de participer à la grande trahison humaine,
Mais que pourrais-je faire d’autres, je suis pris entre le marteau et l’enclume, je me demande même par moments si je ne suis pas en train de vivre l’impossible.
Il y a peu de temps, un mois peut-être ! Où 176 ans ? Je n'ai pas encore retrouvé la mémoire du temps qui passe...Ni même l’usage de mes facultés.
J’étais à tour de rôle, un émanant professeur, un savant, puis un Humanoïde et me voilà à présent un fugitif qui fuit ses semblables, pour sauver sa peau.
Une pipe sonore se fait entendre, Mékala sort un boîtier et commence à parler un langage incompréhensible, des chiffres et des lettres que je ne peux déceler le sens. Mais vu sa réaction et ses gestes, il me semble qu’elle donne des ordres.
Puis elle se tourne vers moi et me dit.
- Je dois m’en aller, c’est urgent, je reviendrais plus tard.
-C’est grave ? Lui dis-je ?
- Non ce n’est pas grave, mais on me demande sur place.
N’ayant rien à lui dire de plus, je commence à hocher la tête et je la regard partir, puis je m’allonge pour me reposer et m’évader dans ce beau et long voyage qu’est le sommeil.
Chapitre 3
Je sens une chaleur m’envahir, suivie de chatouillements sur tout le corps. Cela m’annonce que des corps organiques s’approchent des lieux. Je me lève et jette un coup d’œil à travers les stores vénitiens de la fenêtre. À mon grand étonnement, des soldats armés jusqu’aux dents encerclent le bâtiment et bloquent toutes les issues.
J’ai le pressentiment que je suis pris au piège. Aucun subterfuge n’est possible, pas même un moyen pour appeler Mékala à mon secours. C’est alors que je me rappelle ce qu’elle m’a dit.
Vous avez une force inouïe que vous-même ignorez.
Je cherche en moi pour déceler où réside ma force, mais je ne trouve évidemment rien. Alors, je sens la colère monter en moi et d’un coup-de-poing, je tape sur le mur qui se casse comme un vulgaire bout de bois.
Voyant cela je comprends que ma force est dans mon squelette en acier, alors, je me mets à démolir le mur pour passer dans l’autre bâtiment et échapper à cette armada de soldats. Ce qui n’était qu’un jeu d’enfant. En moins de deux, j’ai réussi à me frayer un passage.
Mais avant d’atteindre la sortie de l’autre immeuble, je perçois des ondes sonores m’indiquant la présence des androïdes. Sûrement Mékala qui vient à mon secours.
Mon flair ne m’a pas menti, c’était elle, mais elle n’est pas seule cette fois. Deux hommes l’accompagnent que je reconnais comme étant des androïdes, grâce aux ultras sons qui émanent de leurs corps.
Dès qu’elle me voit, elle m’ordonne de la suivre et je sens qu’elle est un peu gênée.
- Suis-moi me dit-elle, avant qu’il ne soit trop tard. Tu es recherché par le gouvernement fédéral.
- Tu ne m’apprends toujours rien de nouveau ça, je le sais depuis mon évasion.
- Sais-tu que les soldats ont ordre de tirer sur toi, qu’on te veut mort où vivant ?
- Tu penses que je suis un élément dangereux pour la fédération.
- Oui, ils ont peur que tu te rallies à nous.
- Alors, ils ont eu vent de votre complot.
- Rien n’est encore sûr, mais nous devons prendre nos mesures, avant de passer à la phase finale. Nous attendons ta réponse, que j’espère affirmative.
- Tu veux que je trahisse les miens.
- Tu n’as pas le choix.
Elle a raison, les miens cherchent à m’éliminer, je suis devenu un élément perturbateur, un danger pour leur sécurité, mais quoi qu’il en soit je n’ai pas l’attention de les trahir, cela va contre mes principes, je continue à réfléchir, mais Mékala ne me laisse pas le temps.
- Suis-nous, me dit-elle nous devons vider les lieux rapidement.
Sachant que je n’ai pas d’autres alternatives, je la suis tout en réfléchissant à mon sort. Mais à peine avions-nous parcourus quelques mètres, nous nous trouvons en face de deux soldats qui nous ordonnent de nous arrêter pour vérification d’identité.
L’un d’eux braque sur le corps de Mékala un détecteur. Satisfait il lui ordonne de passer puis s’approche du deuxième androïde. C’est à ce moment précis que je vois Mékala sortir son arme congélateur et tirer sur le deuxième soldat. À mon tour, j’assène un violent coup de poing à l’autre soldat qui l’envoie par terre deux mètres plus loin.
Mékala ordonna à ses compagnons de la suivre rapidement, la zone devint dangereuse, elle devait rejoindre la forteresse avant que l’alerte ne soit donnée, c’est ce que je fais sans prononcer aucun mot, d’ailleurs que devrais-je dire dans de pareilles circonstances.
Nous nous sommes mit en marche toutes en se mettant sur nos gardes.
______________________________________ à s u i v r e